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Lobita
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21 mars 2006

Histoire d'une histoire

Dingos, zèbres, fêlés, on leur donne toute sorte de noms et pas des plus jolis qu'offre la langue française.

Les psychiatres essaient d'en trouver des plus raffinés mais s'embrouillent tellement, que pour finir ils s'accrochent à la bouée salvatrice: "psychotiques", tout y passe, tout le monde est content.

Pourtant, ils sont très différents les uns des autres.

Pourtant, plus qu'on croit, ils nous ressemblent.

2290050407.08.lzzzzzzzIls sont ma passion secrète, depuis dix ans: depuis que je me suis acheté un livre, "Dinosaur Man" de Susan Baur (pour en savoir plus, cliquez sur l'image). A cette époque-là, en quête d'un terme qui définisse ma propre différence, je me suis sentie intriguée par ce qu'on appelle habituellement "folie" (entre nous soit dit, en Suisse, à Lausanne, nous avons un magnifique Musée de l'Art Brut que nous devons en grande partie à l'oeuvre de M. Thévoz).

Ainsi, depuis dix ans je travaille avec eux. Cela s'appelle "atelier écriture" mais nous faisons aussi des illustrations et fabriquons du papier artisanal. Inutile de dire qu'au début personne n'y croyait; les uns (les psys) disaient: "L'écriture est une activité trop connotée, elle mène à l'intellectualisation et au renforcement des défenses, elle ne permet pas une vraie expression créatrice. Avec ces gens, il faut travailler sur le non-verbal". Les autres (les éducs) disaient: "L'écriture est liée, dans leurs souvenirs, à l'école et donc à l'échec; elle met en évidence leurs limites intellectuelles; elle creuse le fossé entre les intellectuellement doués et les intellectuellement diminués. C'est trop difficile".

Que voulez vous, j'adore montrer aux gens qu'ils ont tort. Avec les écorchés vifs, on a travaillé sur la construction du mythe personnel; avec les limités, par l'association de l'écriture et du collage et les procédés propres à la poésie symboliste ou surréaliste, on a créé le pont entre le mot et l'image. Et nous avons aussi travaillé le lien entre toutes ces personnes différentes, par des projets collectifs où chacun a sa place.2070701735.08.lzzzzzzz

Ici à gauche un autre ouvrage intéressant. Cliquez sur la couverture pour en savoir plus.

Récemment nous avons produit un livre: une histoire fantastique, très cocasse, mais bien cohérente dans sa folie. La couverture est une mosaïque de papiers artisanaux, fabriqués par les différents membres du groupe. Et à l'intérieur, des pages de couleurs différentes affichent des illustrations de conte de fée: une page rouge pour le visage de la passion charnelle, une page bleue pour l'envol d'une libellule qui transporte les protagonistes vers le salut, une page noire pour les êtres mystérieux de la nuit, les maîtres des connaissances secrètes, une page verte, un rayon qui traverse la galaxie pour apporter un message.

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Commentaires
L
C'est une folle qui nous a fait passer une enfance pleine de mystère et de poésie à nous raconter des histoires qui n'avient parait-il ni queue ni tête mais qui pour nous enfants, suivaient une certaine logique. Il est difficile de savoir à quel moment ni pourquoi les gens qu'on aime basculent.
J
Même en écoutant bien, on n'arrive pas à distinguer l'instant de l'émergence de la clarinette, comme si elle était déjà mêlée au tissus du piano qui l'appelle.<br /> <br /> Je parlais plutot des anti-fous que seraient les pensants clairs. <br /> En opposé des expériences ou des ressentis de folie exprimés ici, je voulais humblement témoigner de réelles épreuves de claire lucidité, de juste connaissance assymptotique ou d'intégralité dialectique entre la boite à penser et la machine à faire.
N
(n'est pas fou celui qui croit être fou...)<br /> ouf!je suis soulagée!<br /> <br /> tres belle note Lobita.<br /> <br /> ps:desolée pour le poeme de Neruda je l'ai qu'en français.
L
Schubert avec der Hirt auf dem Felsen,(le pâtre sur le rocher) avec l'introduction à la clarinette, je me ferai damner pour ce lied.<br /> <br /> Quant à la fascination pour la folie, sachez que les maladies de "l'âme" ne vous attirent pas la sympathie, car suspectes, on s'apitoie plus facilement pour une jambe cassée.
J
On parle peu du délire de JSB dans son Petit labyrinthe harmonique BWV 591, de celui de Vélasquez dans les Ménines, de la Montagne de Balthus, de Schubert avec der Hirt auf dem Felsen, d'Anita Conti dans les Racleurs d'Océan, de Richard Meyer avec le musée d'Atlanta, etc.<br /> <br /> Mais peut-être de moi dans ce blog :-))
Lobita
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