Fête des Mères de toutes les espèces
Les photos de cette pages appartiennent à un photographe mieux équipé et plus doué que moi, Serge Hänzi. Visitez sa page!
Voyant de gros nuages maussades s'accrocher aux sommets du Jura, j'ai pris le chemin du lac à la place de celui de la montagne. Comme les oiseaux dont vous voyez ici les pattes, je ne méprise pas la vase.
Partout sur les rives sablonneuses, à l'abri des branches et dans l'ombre discrète des quilles, dans les ports de plaisance, des ménages se construisent, des histoires d'amour commencent, des familles nombreuses sortent des oeufs.
Ici un couple de grèbes huppés a construit son nid flottant. La femelle s'y couche, en penchant langoureusement le cou vers l'eau, le mâle taquine du bec les plumes caudales de la compagne; comme elle le repousse mollement, il revient à l'assaut en chantant. Une note grave, rauque, semblable à un râle, d'abord lent et rythmique, s'accélère ensuite pendant que l'oiseau se dresse, ouvre les ailes et atteint le but. Après l'acte, l'effronté marche désinvoltement sur le corps de sa compagne et redescend à l'éau en enjambant sa tête. Si ce n'est pas de la domination...
Là, un drame: un bébé de foulque macroule s'est perdu et tente vainement de se faire nourrir par une maman de substitution. Elle le chasse rudement.
Un groupe de jeunes m'a aidé à identifier d'autres espèces, qui se régalaient des créatures de la vase près d'un îlot lacustre. J'ai ainsi dressé une liste de noms fabuleusement imaginatifs: gravelot, chevaliers gambette et guignette, bécasseau minute, combattant varié, sarcelle d'été, rousserolle effarvatte.