Notes et bribes de voyage (4)
Samedi. De retour à Bruxelles depuis hier soir.
Hier soir, oui. Dans un éclair, je revois cette soirée folle où, à peine descendue du train d'Amsterdam, je me suis ruée vers la Grande Place et une ruelle large d'un bras...elle ressemble à une de ces fissures dans l'espace-temps qui, dans les bd de science-fiction, vous projettent dans une époque passée. Jusqu'aux combles d'une vieille maison en bois cachée par des murs et des palissades,où je me suis régalée d'un spectacle de marionnettes traditionnelles.
Ce matin j'ai finalement pu visiter une exposition que je recommande aussi chaudement, The Forbidden Empire (prestigieux curateur: Luc Tuymans!). Ici, au défi de mettre en parallèle des oeuvres graphiques et picturales, chinoises et européennes, fait écho une approche très différente de celle (pourtant légitime) du Musée Van Gogh: une approche historique plutôt que romantique, objective et formelle plutôt que sentimentale et thématique.
C'est une évidence, tous connaissons plus ou moins bien le mythe Van Gogh, personne n'est indifférent à l'aura qui l'entoure, depuis que la mythologie de l'art s'en est emparé. Quand nous visitons une exposition intitulée "Van Gogh..." c'est le personnage que nous plaçons au premier plan.
Mais qui de nous connait Zhu Da? Probablement, seuls quelques spécialistes; sa biographie est pourtant aussi dramatique que celle du maître Hollandais. Mais c'est la singularité de son oeuvre et non sa vie (dont la majorité de nous ne connaît rien) qui attire irresistiblement notre attention au Palais des Arts de Bruxelles.
En admirant ses travaux, plusieurs noms modernes et contemporains me viennent aussitôt à l'esprit: Picasso, Kandinsky, jusqu'à ma contemporaine et connationale Silvia Bächli; et pourtant ce Chinois vécut à cheval entre 1600 et 1700!
Dernier merveilleux moment, un film d'Henri Storck qui passe en boucle dans la salle principale de l'expo.