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Lobita
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29 décembre 2005

Lobita & Kong: drame psychologique.

Un beau soir, entrainée par un vieil ami bien intentionné, Lobita va au cinéma voir "King Kong". Elle croit qu'elle va passer une soirée cool et apprécier la beauté des images de synthèse. La pauvre ignare.

Tout commence bien, dans le premier quart d'heure du film Lobita constate que le scénario est assez fidèle à la version des années 30 (qu'elle a vu dans son enfance lointaine, sigh) et n'attend plus de surprises.

Elle se sent un peu agacée par les premières scènes sur "Skull Island", où les représentants d'une culture autochtone non-technologisée apparaissent comme des sauvages, sanguinaires, repugnants et subhumains. Les consommateurs assidus de certains genres alimentaires très populaires aux USA devraient mieux se regarder... Bon. Passons. Le big gorille enlève la belle blonde, course poursuite sur l'île.

Les innombrables scènes de monstres sont chiantes et très répétitives: on a vite compris, sur cette île tout est format "extra large"; on vient d'échapper à l'étreinte d'un mille-pattes géant, lorsqu'on s'englue dans la toile d'une araignée géante, on se retourne et voilà un lezard géant prêt à nous gober, puis on est infesté par des morpions géants, on marche dans une crotte de chien géante, etc. etc. Yawn, c'est quand l'entracte?

Puis le piège, le vrai, se referme sur la spectatrice ignare. Après avoir étripé quatre ou cinq tyrannosaures, Kong fait une petite pause. Il pose la belle blonde (qu'il a secoué tout le long de sa course, comme un milkshake). Maussade, il se fait un casse-croute végétarien en croquant un arbre (mais oui, il est bio notre Kong). Puis on lui découvre un certain sens de l'humour vaguement teinté d'abus de pouvoir. Pour finir il s'énerve, s'en prend à un rocher qui gicle et lui retombe sur le crane. Là le gorille extra-large a l'air de se dire "que je suis bête, quand même" et se calme. Il ne mange pas la blonde et renonce même à lui faire peur. Surprise! Ce Kong est.. sympathique!

Crépuscule. Kong monte vers sa grotte perchée au sommet de la plus haute montagne, en compagnie de la belle qui a choisi son camp (mais oui, entre Kong et les tyrannosaures Kong est le moindre mal). Dans la grotte, l'inimaginable arrive. Accrochez-vous bien. Kong finit par ressembler à un vieux célibataire timide, un bourru au grand coeur, qui invite une femme chez lui pour la première fois (heu,cela me rappelle quelques situations vécues...). Kong s'assied en tournant le dos à la blonde, entre fier et gêné. Il est vrai que son intérieur est décoré de façon rudimentaire mais le lieu est splendide (vue panoramique sur la mer, côté coucher de soleil, tapis douillet de mousse).

La belle craque. Kong aussi et Lobita avec les deux. King Kong s'est transformé en un immense nounours bourré de tendresse. Et on l'adore. Lobita déteste follement ces crétins qui viennent "sauver" (?) la blonde et enlever Kong de son royaume.

Scène dans le théâtre de Broadway : le gorille extra-large brise ses chaines et fonce sur le parterre. Bravo Kong, écrabouille toutes ces chochottes et ces pétasses lamentables, va retrouver ta blonde.

Retrouvailles avec la blonde. Scène fondante sur la patinoire (Kong a découvert la glace et trouve ça même amusant). Lobita fond. A l'aube, Kong grimpe jusqu'en haut du gratte-ciel pour parfaire son idylle avec la blonde. Lobita se reveille de son rêve: mais si le scénario est le même que dans le film de 1933, c'est bientôt le moment où... Nooooooooooonnnnn...

Une lucidité tragique éclaire l'esprit de Lobita: elle ne supportera jamais de voir les avions militaires massacrer cet énorme doudou, qu'elle voudrait caliner tous les jours de sa vie et garder près de son lit. Fuite de la salle de cinéma, abandon de la place, des chips et du copain abasourdi.

Dehors, les yeux de Lobita parcourent l'affiche et là en quelques minutes elle peut reconstruire la monstrueuse machination: ce Kong est fils de l'accouplement numérique entre un vrai gorille et... un humain, un acteur (certainement des plus talentueux) nommé Andy Serkis. Salauds! Cela explique l'attrait irrésistible, l'empathie foudroyante et tout le reste: les yeux, les mimiques de Kong sont bien humains, car calqués sur un humain.

Retour dans la salle pour découvrir que les salopards ont encore réussi à faire ressembler Kong mourant à Leonardo Di Caprio dans le naufrage du Titanic: glissant vers le bas, les bras et la tête pathétiquement abandonnés sur le sommet de la flèche à laquelle il essaie vainement de s'accrocher. Maudits manipulateurs de cinéastes...

Une adresse à retenir absolument:  www.kongisking.net/index.shtml

P.S. ...Si vous n'avez pas encore visité ma page du 24 décembre, faites-le vite...
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Commentaires
C
Alors là, je suis dans l'ennui. Que faire après ton commentaire ? Foncer au cinéma pour retrouver un des mythes de mon enfance version moderne ou rester avec ses souvenirs en se disant que c'est à peu près pareil que dans les souvenirs et que les souvenirs sont toujours plus beaux que la réalité ?
L
Coucou Lobita, j'aurais bien du mal à dire si tu as aimé ou non ce "King Kong", on te sent tour à tour émue et énervée... :) <br /> Si je lui ai trouvé des longueurs au début (mon Loup m'explique que c'est pour nous imprégner dans les années 30), j'ai retenu mon souffle toute la séquence sur l'île. Et la fin, loin d'être niaise, est, il faut l'avouer, bien émouvante. Je ne crois pas au sens de la manipulation de P.Jackson, je crois plutôt en sa cinéphilie obsessionnelle, sa maîtrise incomparable des effets spéciaux et son envie de nous faire partager ses amours. On n'est pas forcé de le suivre...<br /> Mais je ne serais pas déçue que pour le prochain, il revienne aux budgets raisonnables de ces premiers films. Histoire qu'il nous prouve qu'il peut encore faire un bon film sans numérique et plus de simplicité.<br /> A bientôt !!
Lobita
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