31 octobre 2005
Thérapie douce
Quand ça ne va pas du tout decheznevapasdutout (ce qui arrive rarement mais qui était justement le cas hier), inutile de chercher un peu de sérénité en téléphonant aux amis ou en mettant un disque: non, je me consacre à une activité que d'habitude je méprise profondément. Le rangement de mes tiroirs.
Premiere étape de l''expédition, le tiroir à droite du placard de la cuisine. Bilan: une boite d'un médicament Fepadkonry°&*@, périmé depuis deux ans. Je ne sais pas ce qu'il est censé soigner, mais c'est évident que les microbes visées ne frappent pas souvent à ma porte. Collection de points Machin t'envoie-100-points-tu-reçois-le-nounours-Machinou: abandonnée parce que la fabrique a brûlé il y a 6 ans.
Deuxième étape: couche de sédiments qui menace de bientôt submerger l'ordinateur. Cartes de visites d'admirateurs qui dûrent se resoudre à épouser la vilaine demi-soeur, car la princesse voulait rester vierge (ah bon?). Traces de gens don't j'ai oublié à peu près tout: si tout va bien, à l'heure actuelle ils ont mouru. Requiescant in pace. Flyer d'une dame qui offre des "travails de mennage lesive veselle repasage sério absolou pas serio s'abstenir" (aïe la pauvre: chez moi, ces choses là ne se font pas). Invitation à un vernissage que j'ai raté il y a trois mois.
La troisième étape est la plus dangereuse: tiroir de la chambre d'ami. Implosion puis explosion de paquets de papier, bloc notes de l'hôtel Mirador de Montreux, de l' Adler de Zürich ou du Grandplans d'Aberdeen. Stocks inespérés de boutons pressions à reboutonner une armée. Une enveloppe-réponse qui ne partit jamais. Emotion: certficat d'état civile qui m'apprend que je suis Madame F*** divorcée de Monsieur H*** (ah, que ferais-je sans vous).
Le passage le plus dangereux s' approche. Tiroir en bas de mon bureau.
Vieux pot de confiture contenant les restes des derniers gadgets achetés avant de reprendre l'avion: des shillings, de couronnes, des drachmes, des dinars, des lires, des pesos et tant d'autres belles choses qui existèrent un temps; des piécettes mauriciennes, réunionnaises, maldiviennes, tanzaniennes, polynésiennes ( adorables celles-là, car à la place d'y graver l'éffigie d'un vieux con on les orne d'un joli perroquet, un poisson ou une orchidée).
Et au fin fond du dernier titroir, un bol en plastique contenant des fleurs séchées. Presque plus que de la poussière incolore mes vieilles fleurs. Et pourtant j'arrive encore à détecter le bouquet dont elles faisaient partie et à me souvenir de qui les a offertes.
Fin de l'expédition. je balance tout ça à la poubelle. Pas les pièces de monnaies, celles-là je les conserve car je suis pour la différence et contre l'ε.
Et je me sens déjà mieux.
Publicité
Publicité
Commentaires
L
A
L
M
M